Le martinet

Elle guette et attend

Un jour, il y a longtemps, mes grands-parents et moi étions près de Biarritz. Il faisait une chaleur étouffante. La petite fille que j’étais, écoutait les martinets voler en se poursuivant dans l’air saturé de chaleur. C’était midi, Je me suis couchée sur les graviers, au bord d’un champ, et j’ai laissé les rêves m’envahir.

Je ne sais combien de temps, l’azur est entré dans mon âme. Quand j’ai ouvert les yeux, un martinet était tombé à terre. Il ne pouvait pas s’envoler. Il y avait le parfum des roses, le chant des autres oiseaux et le chat qui approchait, tapi dans les hautes herbes.

Je me suis approchée de l’oiseau désespéré qui tentait de prendre son envol. Je l’ai saisi par les ailes et sans prêter attention à ses coups de bec, je l’ai lancé dans les airs.

Il est parti comme une flèche, fendant l’azur, retrouver ses copains qui tournoyaient dans le soleil.

J ‘étais un ange, une fée, une princesse, j’avais le ciel pour horizon…

Je n’ai jamais oublié cet été là …

Sarahloup

je me suis demandé…

Elle...

Je me suis demandé si on pouvait prendre un jour pour pleurer son chien ?

Bon, elle n’est pas morte, mais, elle a une tumeur, ce qui littéralement…:tu-meurs.. plus beau tu meurs.. Elle n’est pas belle, justement, d’ailleurs les enfants le disent : “elle est vilaine”.. Elle est Tobby-chien, le chien de Colette, une gueule de crapaud, des oreilles de chauve-souris…un corps bizarre, elle est bizarre… Elle m’a suivie, partout depuis plus de 10 ans…marchant dans mes pas, juste derrière moi, sans que jamais je ne lui apprenne, ronflant en douceur, quand les rêves envahissent ma nuit et me terrorisent, elle est là, apaisante et régulière dans ses ronflements qui bercent l’obscurité de la maison détournant les ombres et les cauchemars.

Je l’ai veillée, surveillée, nourrie à la cuiller.. elle s’en est sortie…

Drôle de vie que la vie d’un chien… Son vétérinaire me parle, sans filtre. Il refait sa vie, ses études, ce qu’elle risque, où est la tumeur, ce qu’il a fait, le week-end dernier : ” j’ai raté mon avion, vous savez les actes manqués.. bon d’accord je déteste mon frère mais quand même ça n’a rien à voir..”

Si ? ah bon vous croyez ?vraiment ?

ah oui ma chienne…

Sarahloup

3 Fleurs…

3 fleurs

3 fleurs ont saigné sur les bouts de mon coeur

3 fleurs et mon amour

3 gouttes de sang sur de la neige blanche

3 fois mon amour est devenu gris

3 fois a disparu dessous la neige blanche

3 gouttes de rosée ont pleuré et la Lune

3 fois j’ai regardé notre amour qui fuyait…

SARAHLOUP

la sagesse des animaux

Ils sont deux, un blanc et une noire, il est plutôt gros et elle est toute fine. Elle l’a élevée pourtant.

Alors quand elle est tombée malade, il ne l’a plus quittée, il la veille jour et nuit et dès qu’on les sépare, il hurle à la mort ou aboie pour protester vigoureusement.

Elle est hagarde, confuse, elle titube, il la suit, obstiné et fidèle. je lui hurle dessus, il me fait peur, j’ai peur…de la perdre, j’ai peur pour elle…pour moi…

Elle a toujours été là, auprès de moi, derrière mes pas, toute petite et si présente. Elle trottinait juste derrière mes chaussures, le nez collé à mes pieds, un léger ronflement signalait sa présence à mes côtés.

Quand je suis rentrée mardi, je ne l’ai pas trouvée. Je ne me suis pas inquiétée, mais quand j’ai entendu son léger ronflement, je l’ai cherchée. Elle était cachée, au milieu des fleurs dans la poussière, malade à bout de souffle, elle semblait très mal en point.

J’ai toujours eu peur de la maladie, de la mort aussi. Alors j’ai eu peur…très peur, mais au fond, j’ai toujours peur.

Depuis elle est malade à la maison et il la suit pas à pas…obstiné, fidèle inconsolable.

Peut-être tiendra-t-il la mort à distance.. peut-être que son obstination, sa fidélité, la mettra en échec cette fois-ci…

Elle passera son chemin, oubliant une si petite chose, noiraude et pas très jolie, que les enfants trouvent très laide souvent, mais tellement nous…

SARAHLOUP


Je ne peux pas…

Alors est venu le temps de la nostalgie, mon coeur en miette tombé au fond du puit.

A l’encre noire de ma douleur, je pleure

Les arbres se balancent, enchantent mes oreilles, les elfes de papier m’ont désertée

Dans la noirceur de mon humeur, je connais la pluie noire de la nostalgie

Je pleure sans les larmes,

Sans envie, ni désir, je pleure, seule

Les chiens dorment et me donnent leur chaleur

Tes mots ont déchiré mon coeur, les lambeaux épars flottent au centre de moi

Je ne peux pas me réveiller, la douleur endort mon âme

je ne peux pas, répondre, tu connaissais mes secrets et en douce, tu es entré dans mon coeur et tu m’as déchirée

Au son de ton envie, tu piétines mon âme, et jamais plus, jamais je ne serai…

SARAHLOUP

Le temps de la nostalgie

une plage océan

Il y a eu ce temps trop long où je ne pouvais rien écrire.. il y a eu ce temps où les livres me fuyaient, conscients sans doute que j’étais loin de moi-même… Et puis, il y a eu ce moment de solitude… le moment où les choses se mettent à parler, ce moment où les nuages me parlent des rêves des gouttes de pluie, où le chien me parle de la saveur de la nuit, où les arbres bruissent des caresses du vent, et où les feuilles étincellent des pensées de l’aurore. Les arbres me parlent au bord de l’eau, ils me disent leur peur des des hommes, leur crainte du meurtre qu’ils lisent dans leurs gestes. J’ai entendu la nature crier, puis j’ai entendu ses cris s’éteindre, assourdis par le fracas du monde. Le temps de la solitude est venu, le temps des balades en forêt où les arbres murmurent au vent leur amour, où les abeilles transportent les messages des fleurs… Je me suis perdue dans les bois de mon enfance dans le craquement des pins sous le soleil et dans la chaleur de l’été, dans le cri des martinets qui volaient au dessus de l’océan, et les hirondelles qui donnaient à manger à leurs petits… Il y a eu l’éclat du regard de ma grand-mère dont la plume crissait en écrivant des lettres à toute la famille. Il y a eu le temps de la nostalgie… SARAHLOUP


				
					
				
				
								
	

Tu pars

le choix d'une robe

Tu pars et mon coeur en lambeaux te regarde

Les morceaux de moi gisent épars sur le quai devant le train

Tu pars, le vide a remplacé la neige et le blanc de mon coeur a envahi la ville

Tu pars, les oiseaux se sont tus, perdure le vent dans tes cheveux, les papiers sur le quai , presque rien

Toi et moi, le vent, le train s’ébranle et nous quitte

Le train qui hurle dans la nuit, disparait

Tu es partie .

SarahLoup

Jamais

une plage océan

Nous aurions pu, vois-tu, nous revoir, nous aimer à nouveau

Le passé convoqué, aurait banni l’amour,

jamais, jamais nous n’aurions pu

Redevenir ces enfants étonnés de l’amour qui naissait. L’amour a voyagé au passé et notre présent s’est empreint de l’enfance du temps.

Jamais, vois-tu, nous ne verrons le passé ressurgir

L’amour est venu un matin, et puis s’en est allé, sur les chemins de l’enfance qui s’enfuit.

L’enfant que j’étais a regardé les ailes blanches disparaitre à l’horizon

Un ange est passé. L’amour s’en est allé avec ses ailes blanches

L’horizon est devenu bleu, les vagues ont porté les surfeurs et la beauté de l’été.

J’ai entendu cet été là, le tintement des ailes qui se brisent, et l’ange qui s’enfuyait, avec notre amour sur son dos.

J’ai regardé l’ange s’envoler et j’ai pleuré notre amour qui s’envolait à tire d’ailes.

SARAHLOUP

A 17 ans…

Tu disais que tout était simple et moi je pensais au contraire que c’était compliqué. Tu disais qu’il suffisait d’aimer et que tout allait de soi. Tu feignait une légèreté que je n’éprouvais pas. Mais moi je t’aimais et j’avais envie d’en aimer d’autres. A 17 ans, que sait-on du verbe aimer. Je t’ai aimé à la démesure, et puis je t’ai quitté et je t’ai retrouvé. Cet amour trop grand pour nous, encombrait notre jeunesse alors nous l’avons dilapidé, éparpillé aux quatre coins du monde.. tu es parti, je suis revenue, nous nous sommes aimés , quittés, aimés encore et quittés à nouveau… Puis un jour tu as disparu .. je t’ai perdu, je n’avais plus 18 ans, mais 10 de plus, nos chemins se sont séparés…J’ai pensé brièvement que sans doute, je me trompais, mais il fallait avancer.. et l’amour était trop grand pour moi…Je suis partie, j’ai aimé ailleurs, mais jamais je n’ai oublié sous le ciel d’Haiffa nos amours balbutiantes et notre jeunesse insouciante… Les abeilles ivres autour des fruits trop rouges de Jérusalem, la pastèque trop mûre a le goût des tes lèvres et cette veille femme qui nous interdisait de nous embrasser…La ville était sans âge, les pierres surchauffées, les rues sales et poussiéreuses. Autour de nous, la guerre et les jeeps, des jeunes gens habillés en soldats, filles et garçons trop jeunes pour mourir, et si beaux. Israel avait notre âge et resplendissait des amours de sa jeunesse, en écho à la notre…

Des conseils ?

des draps dans le vent

J’ai reçu un mail, aujourd’hui, d’un de mes meilleurs amis. il me demande des conseils d’écriture. Des conseils je n’aime pas en donner, mais par contre j’aime beaucoup partager ma passion de l’écriture. Il veut écrire quelques pages de souvenirs pour l’anniversaire de sa mère. Il a beaucoup voyagé, a vécu deux ans par ville aux quatre coins de la France et de l’Afrique du Nord. Il ne sait pas que derrière chaque coin de sa mémoire git un souvenir oublié, accroché à un détail, une odeur, la texture d’une étoffe, le bruissement de la robe de soie que sa mère portait au bal des officiers de cette année là, les notes de l’accord de la guitare électrique du groupe de Rock qu’il est allé voir à Nancy , l’odeur du premier baiser dans la ville sous la pluie, le goût des beignets sur le port de Haiffa quand il a débarqué à la recherche de la fille de sa vie, de l’époque…

Chaque souvenir repose dans notre mémoire et ne demande qu’à être révélé, au grand jour. Mais dans le cimetière de nos souvenirs gisent une, deux, trois ou quatre pépites.. Un extrait de la vie de notre enfance, de notre adolescence, de nos rendez-vous manqués, de nos amours déçues, des notes de musique qui accompagnaient nos sanglots ces nuits là…

Personne n’oublie, on met juste de côté et quand on décide de se souvenir, la boite s’ouvre et révèle les merveilles de notre imagination, mêlées à notre rememberence personnelle… Et qui, si on veut bien se mettre au travail révèle des pages et des pages d’aventure et d’histoires…

SARAHLOUP

Un arbre


Aujourd’hui un arbre m’a parlé.

Un chêne immense, très vert

un arbre-mère ou un arbre-père, je ne sais

je sais seulement qu’à travers son feuillage, j’ai vu

Des enfants aux pieds nus, des enfants verts

qui déambulaient dans son feuillage

vert.

Alors j’ai regardé les nuages et dans le vent

Des enfants aux pieds nus, emportés par le vent, riaient.

Alors, j’ai dit au vent du Nord d’emporter les enfants verts

Au domaine du vent

SARAHLOUP

Adieu

Victor ouLa Marque des Loups

 Et si tu ne me disais rien , 

et si de ce silence tu taisais la fin

de nous 

 dans les flocons qui dansent en ce dimanche qui s’étire

juste trois notes, sur une porte claquée, et tes pas qui décroissent 

et le chien qui se détourne.

un jour, un jour tu partiras, loin ,très loin

pour ne plus entendre l’éclat de mon rire brisé

l’écho de mon sourire dans le miroir terni

le temps qui passe efface tout

et notre amour s’est enfui au son des mirlitons, 

des flonflons et des rires, 

l’année qui finit et tes sanglots en forme d’adieu .

SARAHLOUP

Pourquoi ?

les amours enfantines n'en sont pas moins les plus grandes !

Dis-moi pourquoi au coeur du bonheur, git la souffrance

Dis-moi pourquoi sur la mousse du temps git le chant brisé d’une étoile

Dis-moi pourquoi, au fond de tes yeux git une larme

Ecoute le chant des vagues au coeur de l’océan

Le murmure du vent, dans les cimes des pins

Et le chant de la pluie sur ton coeur incertain.

Entends-tu le gémissement de l’enfant qui joue

Au coeur des ténèbres, la nuit bleue, au coeur de toi, moi

Mais jamais, jamais, je ne connais tes pensées importunes,

Le vent du sud caresse ta peau nue, et passe au dessus des nuages

Dis-moi pourquoi, au coeur du bonheur, il y a toujours une larme

En réserve du temps où tu riais, en mémoire de nous

Dis-moi pourquoi jamais je ne saurai, toi, moi, nous .

SARAHLOUP

Si

Si tu voyais demain comme un sourire qui vient

Quand s’éteignent nos rire

Si des rouges s’envolaient chaque soir dans le noir

Si nos bouches silencieuses s’ouvraient comme un feu

Si je pouvais te dire le pourquoi de mon coeur

Si je pouvais te dire et t’aimer dans l’ailleurs

Si tu savais marcher avec moi dans l’oubli et m’étreindre comme un enfant la nuit

Si tu prenais ma main lorsque pleurent mes yeux

Si tu brisais l’enfer, si tu croyais aux rêves

Si tu lisais mon chagrin dans le creux de mes mains

Si je pouvais te dire le pourquoi de mon coeur

je voudrais vivre avec toi et fier vers l’ailleurs

sunset
sunset

SarahLoup

LA VOIX DE BASHUNG

 

Il fait ce temps si particulier, trop chaud pour la saison qui embellit les arbres et la ville, pourtant.

Je suis d’humeur mélancolique. La ville s’alanguit sous les nuages qui s’étirent et forment une écharpe rose au dessus du fleuve. S’élève la voix de Bashung, ses notes, ce timbre, ses paroles. Bashung s’accorde à l’ Automne qui n’en finit pas de mourir, et semble faire peser sur le monde, une catastrophe immobile.

Un temps suspendu, sa voix saturée de basses, une mélodie poignante et son phrasé  unique. Je passe en boucle “elle me dit les même mots et je me demande ce qu’elle dit de cette douceur extrême, trop extrême.

Bashung s’accorde si bien à la douceur presque écoeurante de cet après-midi qui s’éternise.

Le soir tombe, Bashung sature le silence, dans l’air du soir, décalé du gout de l’été, en novembre !

SarahLoup

LYCAON OU LES ORIGINES DU LOUP

Un jour, le roi Lycaon, reçoit en son palais un mendiant, qui lui demande l’hospitalité. Zeus déguisé en mendiant met ainsi le roi à l’épreuve. Le roi, lui offre la chair de son propre fils, pour nourriture. Zeus, furieux de la barbarie du roi, le transforme en loup , et le condamne à errer dans le bois et les forets pour le restant de ses jours !

La nature sauvage et ennemi des hommes du loup était née !

DES BOUTS DE MOI …

Victor un enfant pas comme les autres

Victor l’enfant-loup

“Je me suis levé et j’ai ramassé des bouts de moi…”.

 Il a dit cette phrase magnifique, comme par mégarde, par une éclaircie dans un ciel d’orage, un instant de lumière parmi les ténèbres, un moment de vérité.

Mon métier de psychanalyste consiste à faire advenir des moments de vérité, dans la vie de chacun, pour que, mis bout à bout ces moments constituent une vérité, celle de la personne parlant.

Mon métier d’écrivain, consiste à révéler et mettre en lumière des moments de vérité dans le fond sonore du monde. C’est presque la même chose, la quête de la lumière, qui est en chacun de nous.

Etre écrivain, c’est écouter le silence et entendre bruisse le monde : le murmure du vent, le glissement des étoiles, le sourire de la lune, le rire du loup, le battement des grenouilles, le froissement du cheval, les cris des enfants…

J’aime la lumière de la lune et l’obscurité scintillante de la nuit…J’aime le fracas des mots qui tombent sur l’asphalte mouillée, et viennent à ma rencontre comme je parcours les rues sous la pluie. J’aime le bruit de mes pas qui s’éteint au matin…

SARAHLOUP

UN ENFANT DIFFÉRENT

Victor un enfant pas comme les autres

Victor, l’enfant-Loup

D’abord il y a ce regard qui traverse la lumière pour accrocher les ombres. Puis une légère différence qui s’accentue au fil des ans. Il y a l’affolement de son père et sa mère qui cherchent une réponse tout autour de lui. Et puis il y a l’école qui lui renvoie que ce système n’est pas pour lui. Les longues hésitations, les heures et les heures d’attente, dans les cabinets des différents médecins.

Et puis un jour il y a les mots en” ique”, ceux qui piquent justement. Il est psychotique, autiste ou dysharmonique…il est différent.

Il y a les larmes, les nuits sans sommeil, les regards des passants dans le bus, au supermarché, à la plage…Il y a les cris et les crises, la fatigue, le découragement…

Parfois il y a une rencontre, avec celui ou celle, qui va trouver le chemin, vers lui et l’aider à sortir de son silence. Alors peu à peu, il y a l’or caché derrière la souffrance, l’angoisse, la peur, le rejet…

Il y a l’espoir qu’un jour peut-être, il verra la lumière dans les rayons du soleil .

Victor est un de ces enfants “différents”. Dans mon nouveau roman, “La marque des Loups”, il passe d’une existence où il est décalé, pas à sa place à une vie où, au contraire, il devient lui-même, au prix d’une plongée dans une nature inhabituelle…une douce allégorie sur la différence …

SarahLoup

Ecrire ou Le point d’immortalité !

Victor ouLa Marque des Loups

Un point d’immortalité

Ecrire, pourquoi, pour qui ? Pour soi, pour les autres ? Ecrire est devenu, pour moi, une nécessité . Comme une discipline du corps de de l’esprit, un trait qui réunit l’âme et le corps.

Ecrire a toujours fait partie de moi, comme une encre qui s’écoule vers le dehors, un cri que parfois quelques uns déchiffrent, une vérité entre les lignes. L’auto-édition bien sûr, ou la question récurrente et obsédante, de trouver un éditeur et un public. Alors écrire pour qui, pour vous ?

Mes histoires partent de moi, de mes souvenirs et de mon imaginaire qui s’ancre dans le passé et le présent de mes souvenirs.

Chaque mot est un mot volé, au passé, à d’autres et chaque histoire est une histoire volée, dévoilée, “déviolée”, révélée d’un secret à jamais perdu, sorti des limbes, exilé d’un passé qui n’a pas de nom.

Chaque histoire frappe à la porte, insiste jusqu’à obtenir réparation, jusqu’à émerger du néant, du chaos, de nulle part, du vide, du rien. Chaque histoire se fraye un chemin parmi les limbes, pour parvenir à la lumière.

Chaque héros lutte pour vire, avoir un nom, une vie, des aventures.

Chaque écrit, une fois accompli, emporte une partie de moi, pour l’envoyer aux quatre vents, et le disperser dans l’ esprit de mes lecteurs. Plus qu’un acte d’amour, écrire est un acte de foi. Foi en la vie, en le partage, en l’autre, en l’homme. Ecrire confine au sacré, au sacre de la vie, de la nature, au divin.

Comme on ne pouvait jadis pas représenter Dieu, on ne peut pas plus l’écrire, on peut essayer de l’écrire, à l’encre des souvenirs et de l’amour, des émotions partagées…On peut essayer de se frayer un chemin jusqu’à lui .

Ecrire est un acte d’humilité : comment une toute petite lettre, perdue dans un océan de lettres  pourrait-elle trouver le chemin vers le coeur des hommes?

La magie de l’écriture, ouvre la voie vers les étoiles et parfois, l’espace d’un instant, la grâce.

Tous les écrivains connaissent ce moment si particulier où l’on tutoie les étoiles, où on s’immerge dans l’infini…Chaque artiste recherche ce point là…le point d’immortalité.

SarahLoup

Ecrire en Fraternité

 

Hier j’ai participé au premier Salon des Plumes indépendantes, à Captieux.

Ce fut une journée riche en belles rencontres, et en partage. J’ai soudain réalisé que partager un même idéal et le même amour des livres et de l’écrit peut structurer un groupe et donner des véritables instants de bonheur et de fraternité.

Je n’ai pas aidé les organisatrices de ce Salon et je le regrette. J’espère que je pourrais faire mieux la prochaine fois. Nous avons tant et tant de projets en commun….

Je suis fière de faire partie de ce groupe qui comporte de nombreux auteurs, tous plus talentueux les uns que les autres…qui partagent des valeurs humaines de convivialité et de fraternité…Merci aux deux organisatrices du salon, Loli Artesia et Erika Boyer, 

pour leur soutien, leur engagement et leur aide bienveillante

SarahLoup

Un instant d’immobilité

la perte des oiseaux

les oiseaux ont disparu

Depuis si longtemps, et soudain le bruit de la pluie… Je m’immobilise, un moment pour regarder pleurer la terre.

Depuis cet été, chaque soir, alors que rosit le ciel, j’étouffe. Je regarde les feuilles des arbres, et j’attends. J’attends le pépiement des oiseaux, j’attends les hordes de moineaux qui, jadis tournoyaient dans le ciel du soir, j’attends les hirondelles qui déchiraient l’air en rase-motte, j’attends les étourneaux, j’attends les merles… j’attends l’épervier, qui, tout en haut, guette…

Mais rien, juste le silence, sur le bruit de la pluie. Pas d’oiseaux, au pic de la chaleur de l’été ou avec la fraicheur de septembre, pas de pépiements,  de rase-motte,  d’épervier dans le ciel, rien.

Les oiseaux ont disparu.

La ville est si triste le soir sans les bruits des oiseaux qui se couchent.

J’ai encore la chance d’avoir un voisin qui élève des poules… Mais les poules ne volent pas très haut…

C’est une amie qui m’a alertée, je n’ai pas voulu y croire, mais si .. les oiseaux ont disparu !

Septembre est un mois que j’aime, qui m’inspire une certaine mélancolie, et un plaisir mêlés, retour à un rythme scolaire, et à la rentrée.  Mais la disparition des oiseaux, c’est comme si les enfants disparaissaient… Je cherche chaque soir, dans le bruit de mes pas sur l’asphalte chauffé, le bruit des oiseaux qui se couchent, mais rien, les oiseaux ont disparu !

Vous imaginez un monde sans enfants ?

SarahLoup

juste toi

une plage océan

après toi

 

Si c’était à refaire tu serais mon premier amour

Si c’était à refaire je ferai l’amour à 12 ans

Si c’était à refaire je t’aimerais encore plus…

Sarahloup

 

DIS-MOI…

Petit Frère, dis-moi si le Vent du Sud

Petit Prince, Dis-moi…

Dis-moi, si là haut, il fait beau

Dis-moi, si les Anges t’accompagnent

Dis-moi, ce que tu vois de l’au-delà

Dis-moi.

Est-ce que tu nous pardonnes de t’avoir tant aimé

Est-ce que tu es dans la lumière de l’été

Est-ce que tu es devenu un arbre, une étoile ou un ange

Est-ce que tu me vois chaque jour

Et-ce que tu aimerais me parler, et me dire tous ce que nous n’avons pas su nous dire

Est-ce que les arbres murmurent ton nom

Est-ce que Les rivières chantent de leur eau libérée

Le chant de ta vie

Est-ce que Les étoiles la nuit chuchotent au vent du Sud

Que nous t’aimons, encore et toujours

Même si tu n’es plus là, même si tu es de l’autre côté

Même si le chant du monde te parvient atténué

Nous serons toujours avec toi. La nuit apportera

Ton étoile du Sud briller au firmament

je laisserai le Vent apporter ton message aux comètes qui dansent

et savent les poésies des orages.

 

BHP

Le choix d’une robe !

 

le choix d'une robe

le choix d’une robe entre mère et fille …

Choisir une robe, le matin.. Il faut du temps.

Il faut se souvenir que, dans ma famille, les robes…! Ah les chiffons ! Comme beaucoup de femmes, j’aime les robes, mais là ça dépasse tout…

7 robes et Lila”.. mon dernier roman est inspiré de cet amour-là.

  Ce roman a jailli d’un trait, sans prévenir, comme une évidence, quant à sa forme, elle est comme une robe, légère, douce, agréable , féminine .

Choisir une robe, quelle importance me direz-vous?  Quelle importance que de s’habiller pour sortir le matin, pour le déjeuner, l’après midi ou le soir. Ce sont des préoccupations de nantis… certainement, mais en êtes-vous si sûrs ? Les femmes, même celles qui ont très peu d’argent, adorent plonger dans les étoffes, les toucher, les palper, les soupeser et…rêver, créer, imaginer. Quelle robe réaliser avec ce tissu,  cette étoffe, ce drapé, cette soie ! Chaque femme devient une princesse au toucher d’un drapé…

 Les robes me transportent, au pays de  l’enfance. Cachée dans les arbres, sauvageonne et libre, je regardais ma mère, choisir une robe. A cet instant, rien n’était plus important, le monde s’arrêtait… Les drames, les duperies, les colères tout disparaissait et pour l’éclat d’une toilette, pour la beauté d’un bal, ou l’éclat d’un diner, tout recommençait !

Ma mère se penchait légèrement, fronçait ses jolis sourcils, ouvrait les lèvres qu’elle humectait, puis, les yeux brillants se retournait vers moi :

— elle est jolie non ?

La féérie, la magie et juste le choix d’une robe !

BHP

Je n’aime pas l’été

La mer, le soleil et l'été

Toi, Moi, Lui, la mer , le soleil et l’été !

Ce n’est pas une découverte, je n’aime pas l’été.. comme je n’aime pas les vacances…sauf avec les enfants !

J’adore les enfants. Chaque fois que je rencontre un enfant, je rencontre un indien. Un enfant, une énigme, un rébus, une histoire à écrire, à lire, à deviner ! guess what

Hier, deux enfants sont venus nous rendre visite. Maêl est l’un d’eux. Blond aux yeux bleus, il est magnifique, longiligne, il pousse comme un jeune poulain, court tout le temps et dit non toujours !

Ses parents s’interrogent :” Mais qu’est-ce qu’il a cet enfant à toujours dire non !”

Je ne suis pas ses parents, je suis juste une parente éloignée. Maêl est venu plusieurs fois à la maison et peu à peu il m’a laissée l’approcher. Pas beaucoup, un petit peu. Peut-être, le laisser vivre à son rythme lui rendra-il le sourire, peut-être à regarder le bleu du ciel sans pression, juste s’amuser…sans trop d’écrans… à courir, et jouer avec d’autres…Peut-être ce petit prince acceptera-t-il… d’être juste un enfant !

Nous allons passer quelques jours ensemble. Je me réjouis déjà de lui montrer mon royaume secret, les vagues, l’océan, le vent, les chiens, la liberté !

Maël a dans ses yeux, tout le bleu du ciel.. Peut-être faut-il juste y inscrire une légende, une histoire, un conte, pour ramener les étoiles que chaque enfant doit avoir au fond des yeux !

BHP

 

Petit frère

 

Petit frère

Petit prince

Juste une photo et tu resurgis dans mes rêves

 Une image

Sur un coin de table, entre les  mots

C’est juste une image, petit frère

 Reviendras-tu peupler mes rêves,

de toi

Petit frère, où tu es je ne peux pas aller

Petit frère, c’est juste une photo de toi

Et le monde n’est plus gris

Les chiens n’ont rien dit, quand ton âme est venue me voir

Et mes rêves se sont illuminés,

de toi

Petit frère là où tu es, je ne suis pas,

 Juste une image, de toi

Petit frère tu es avec moi et les mots que j’écris,

Tu es l’ange qui s’invite au matin

Quand la lune s’enfuit à l’aurore et

 Les peurs reprennent la nuit

Petit frère,

Petit ange, maintenant

BHP

Par delà les mers…

Peut-être qu’un jour on se retrouvera

Par delà les forêts et par delà les rêves

Par delà les sentiers, par delà les rivières

Et par delà les mers

Les saules du bord de l’eau caresseront nos lèvres

Et nos corps alanguis flotteront au fil du temps

Petit frère, tu es un ange maintenant

Que l’infini de l’azur te raconte le vent, le murmure des étoiles

Que la clarté de la lune t’emporte au delà des nuées

Que le chat du rossignol berce tes nuits

Et que les abeilles te chantent le glissement des nuages

Nous sommes séparés mais tu restes à jamais

en moi.

BHP

Donne-moi …

la vie, le rire, la joie, les rêves

Donne-moi ta vie, mais la vie n’a aucun sens

Donne-moi ton rire, mais la joie n’a plus de couleur

Donne-moi tes rêves, mais le rêve n’est que silence

Donne-moi une note, mais je m’absenterai de ta mélodie

Donne-moi le rouge, et les orages tonneront en vain

Donne-moi le vent, et je te dirai les nuages, l’oiseau et les tempêtes

Donne-moi, toi, même si tu es parti,

Même si tu ne réponds plus

Même si tu ne reviens pas,

Et si je ne t’entends plus

Même si.

BHP

 

Après toi…

une plage océan

Après toi

 

Et si après toi il n’y a rien

Que le vent et la pluie et le chant des sirènes

Que ta voix dans l’orage qui surnage à ma peine

Et si je te regarde et ne vois que l’amour

 La lune, les étoiles et le bleu de la nuit

Et si dans ton départ il y avait le ciel, l’immensité du vent

Et le sable à jamais recomposé.

Sur la plage océane où nous nous sommes aimés

L’empreinte de nos corps a perdu d’intensité

Et mes mots, au vent sont envolés

Et notre amour perdu s’est éteint à midi

Sur la plage océane, les rouleaux m’ont bercée

J’ai entendu le vent jouer dans tes cheveux

Et les anges m’ont dit tout le bonheur du monde

Dans le temps évanoui

BHP

Il était différent ..

petit prince

 

Il était différent.. Peu importe le diagnostic… Il était mon frère, mon compagnon de jeu, avec ce qu’il était de ses frasques, ses manies, ses idées bizarres, ses rituels, ses obsessions, ses peurs…
Je détestais le lieu où il était , c’était loin et j’aurais préféré qu’il soit plus près de moi .

Les adultes autour de nous en avaient décidé autrement. Un jour il est parti. Je me rappelle encore le silence dans la maison, les flocons qui dansaient dans la lumière, les bruits étouffés, et l’absence qui ce jour-là, s’est inscrite sur ma peau et dans le rire perlé de ma mère, qui dansait avec la vie, et qui s’est engagée, pour moi, pour lui, pour nous tous.

Mon chien voulait sortir jouer, de ce jour,  j’ai toujours été accompagnée par un chien.

Mon frère est revenu, les vacances, les week-ends. Ma grand-mère, ma mère, mon père tout le monde essayait de l’aider. Il était heureux avec nous, et il était heureux avec ses camarades.

Les allées et retours, entre son Institution et Bordeaux ont commencé.

Mon père vivait mal sa différence, ma mère faisait avec . Mon père ne supportait pas qu’il ne puisse pas être soigné, mon père ne supportait pas son impuissance devant ce qu’il était.

Moi je l’aimais. Je jouais avec lui . J’ai apprivoisé la solitude, j’ai développé des capacités d’adaptation à n’importe quelle situation, je me suis coulée dans les vies et les maisons endormies des habitants de mon quartier. Avec mon chien, on visitait les maisons abandonnées.. on rentrait dans des caves, des endroits interlopes, des garages…J’errais dans le quartier en inventant des histoires et des contes, sur les absents qui le peuplaient.

Et puis il y a eu les étés avec mes grands-parents, et mon frère, deux mois où nous partions seuls, dans une ferme, sans eau ni électricité, deux mois de maraudes, dans la nature à la ferme, dans la campagne béarnaise.. Le pied pour moi et mon côté sauvageonne ! On se lavait quand on y pensait, on était ailleurs toute la journée avec les bêtes et les gens, c’était simple et fantastique, avec les cascades, le vert des prairies, les vaches, les montagnes que l’on devine derrière, l’aube violette et le vent du sud !

J’en ai rapporté des anecdotes, et des souvenirs de lui et moi, rassemblées dans un livre à paraitre…à la fin de l’année :

“Le hurlement des Loups”

BHP